++Daudelin++

Sans titre

Charles Daudelin (1920-2001)

Habitants des Îles

Femme accroupie

Elsa

Sans titre

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<strong>Sans titre</strong><BR>1947<BR>Plume et encre noire avec lavis noir sur papier vélin<BR>31,8 x 24 cm<BR>Photo : Musée des beaux-arts du Canada<BR><br><br>© Succession Charles Daudelin /SODRAC

<strong>Charles Daudelin (1920-2001)</strong><BR><i>Denise Leclerc</i><br><BR>Plume et encre noire avec lavis noir sur papier vélin<BR><p>
<strong><em>Habitants des îles</em> 1946, coulé en 1983</strong></p>
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Bronze, 1/3</p>
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56,5 x 35 x 27 cm</p>
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Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa</p>
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No 28875</p>
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Ce bronze fut coulé à la fonderie Artcast de Georgetown, Ontario en 1983 d’après une terre cuite de 1946 maintenant dans la collection du Musée des beaux-arts de Montréal. La terre cuite d’origine fut exposée à la fin septembre de cette même année chez Madame Lespérance, une fleuriste au commerce situé sur la rue Laurier Ouest à Montréal. Les nombreuses peintures et sculptures exposées furent remarquées dans la presse, notamment les sculptures aux allures plus fantaisistes; le succès de l’exposition sera déterminant en ce qui concerne l’orientation définitive de l’artiste vers le domaine de la sculpture.</p>
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La caractéristique tout d’une pièce de la sculpture accentue le thème de la liaison du couple fusionné comme des siamois au niveau de bras inexistants. La référence à une île, refuge des amants véritables, a des antécédents connus par exemple chez le peintre Antoine Watteau dans l’<em>Embarquement pour Cythère</em>, une destination antique au temple dédié à Aphrodite, la déesse de l’amour. Mais il semble qu’elle s’inspire plus directement d’un poème de Gilles Hénault Les insulaires paru dans le recueil <em>Théâtre en plein air 1946</em> illustré justement par Daudelin : « Les habitants des îles parlent très fort, crient très fort dans la tempête… Leurs cris de corail durcis par la distance s’entrelacent dans l’air tendu, d’une densité pareille aux profondeurs sous-marines* » , y est-il évoqué.</p>
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Le couple enlacé aux longs cous de girafe ou encore plus de dinosaure** arbore des attributs sexuels exacerbés qui posaient sûrement un défi aux conventions qui imprégnaient les mœurs sociales de l’époque. Une fascination pour la sculpture préhistorique provenant de l’intérêt que des sculpteurs internationaux y portaient, se sent d’une façon magistrale. Le thème du couple reviendra fréquemment de façon symbolique dans l’évolution de sa production ultérieure « dans l’abstraction de relations virtuelles entre deux masses***. »</p>
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<strong><em>Femme accroupie</em> 1947</strong></p>
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Pierre calcaire</p>
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58 x 67 x 37 cm</p>
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Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa</p>
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No 28430</p>
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Des versions plus récentes en bronze ont été coulées et font partie de collections muséales dont le Musée national des beaux-arts du Québec. La pierre fut sculptée à Paris en 1947 alors que l’artiste y effectuait un séjour de deux ans en tant que boursier du gouvernement français. Dans la capitale française, Daudelin fréquentait l’atelier d’Henri Laurens, rencontré grâce au Père Marie-Alain Couturier, un fervent défenseur de l’art moderne qui avait séjourné à Montréal peu de temps auparavant; Laurens avait lui-même sculpté des femmes aux proportions généreuses dans des poses repliées. Daudelin s’en inspire mais il infuse sa création d’un supplément de fantaisie surréaliste. Le sculpteur affirmait lui-même : « Je pense que le surréalisme a voulu dire pour moi la liberté. C’était la permission que je recevais tout-à-coup de laisser mon imagination m’entraîner où elle voulait. J’étais justifié de réaliser toutes les « choses folles » qui naissaient d’elles-mêmes****. » Les torsions asymétriques du corps testent l’équilibre de la masse qui n’est pas sans créer une certaine fragilité de l’œuvre. La sculpture est tout à la fois fragile et solide, élégante et lourde.</p>
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<strong><em>Sans titre (Femme accroupie)</em> 1947</strong></p>
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Plume et encre noire avec lavis noir sur papier vélin</p>
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31,8 x 24 cm</p>
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Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa</p>
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No 39747</p>
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Ce dessin relié à la sculpture <em>Femme accroupie</em> nous aide à comprendre la part de fantaisie surréaliste qui est entrée dans la composition de la femme accroupie dans la fusion imaginaire du bras/cheveu ainsi que l’origine de la pose. Le dessin montre une figure assise sur une plage levant le bras pour se protéger du vent qui se soulève. Le visage à base triangulaire ainsi que des courbes amples accentuent déjà ses proportions. A partir de là, les formes organiques imaginaires ont pris le dessus et ont évoqué de forts accents poétiques.</p>
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<strong><em>Elsa</em> 1947, coulé en 1983</strong></p>
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Bronze, 1/3</p>
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29,5 x 16 x 18 cm</p>
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Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa</p>
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No 28876</p>
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Le bronze fut coulé à la fonderie Artcast de Georgetown, Ontario en 1983 d’après un plâtre de 1947 réalisé à Paris et qui appartient maintenant au Musée national des beaux-arts du Québec. <em>Elsa </em>est une œuvre délicate aux contours sinueux sophistiqués. S’appuyant sur de lourdes jambes, le torse s’affine délicatement vers le haut pour se profiler en tête d’oiseau. Le titre d’<em>Elsa</em> suggère la quintessence de la femme aimée tout comme le poète Louis Aragon avait chanté Elsa Triolet dans des poèmes fort connus dont <em>Les yeux d’Elsa</em>.</p>
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<strong><em>Sans titre</em> 1965</strong></p>
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Bronze</p>
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23,3 x 16,4 x 11,5 cm</p>
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Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa</p>
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No 4872</p>
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Le Musée des beaux-arts de Montréal exposait en 1965 une série de petits bronzes de Daudelin dont ce <em>Sans titre</em> fit partie. La sculpture de Daudelin dorénavant plus géométrique présente un traitement de surface en partie expressionniste qui fait place aux traces rugueuses de la transformation du métal fondu en solide. Daudelin joue habilement entre les pleins et les vides qui allègent la composition ainsi qu’entre les surfaces lisses et rugueuses. La tige délicate centrale avec ses extensions, ajoute un caractère précieux à la pièce. On se souvient que Daudelin avait œuvré à la fin des années quarante chez le grand orfèvre Gilles Beaugrand. Ce petit bronze aux formes simplifiées comme ceux qui l’accompagnaient dans l’exposition de 1965, se prêteront admirablement bien dans leur conception à la sculpture monumentale lorsque le sculpteur commence à réaliser des œuvres de commande. Cette sculpture fut également sélectionnée pour faire partie d’une exposition organisée dans le cadre du centenaire de la Confédération à Ottawa, les <em>Trois cents ans d’art canadien </em>1967.</p>
<p><strong>Denise Leclerc</strong><br>
Historienne de l’art</p>
<p><strong>Notes</strong></p>
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<small>* Gilles Hénault, « Théâtre en plein air », Montréal, Les cahiers de la file indienne, 1946, p. 29.</small></p>
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<small>** Des dessins reliés nous démontrent par ces exemples le cheminement de l’artiste vers la forme allongée du cou.</small></p>
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<small>*** Alain Parent, « Charles Daudelin », catalogue d’exposition, Musée d’art contemporain de Montréal, 1974, n.p.</small></p>
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<small>**** Charles Daudelin, cité dans Réal Lussier, « Dessin et surréalisme au Québec », Montréal, Musée d’art contemporain, 1979, n.p. </small></p><BR><BR>

<strong>Habitants des Îles</strong><BR>1946<BR>Bronze, fonte de 1983<BR>56,5 x 35 x 27 cm<BR>Photo : Musée des beaux-arts du Canada<BR><br><br>© Succession Charles Daudelin /SODRAC

<strong>Femme accroupie</strong><BR>1947<BR>Pierre calcaire<BR>58 x 67 x 37 cm<BR>Photo : Musée des beaux-arts du Canada<BR><br><br>© Succession Charles Daudelin /SODRAC

<strong>Elsa</strong><BR>1947<BR>Bronze<BR>29,5 x 16 x 18 cm<BR>Photo : Musée des beaux-arts du Canada<BR><br><br>© Succession Charles Daudelin /SODRAC

<strong>Sans titre</strong><BR>1965<BR>Bronze<BR>23,3 x 16,4 x 11,5 cm<BR>Photo : Musée des beaux-arts du Canada<BR><br><br>© Succession Charles Daudelin /SODRAC