Pendant de nombreuses années, Charles Daudelin a dû se contenter de rêver, et ce, jusqu’au jour où il a enfin pu réaliser une sculpture dans un format qui correspondait à ce qu’il avait en tête. Nous étions en 1966 et Poulia, qui en grec signifie oiseau, ouvrait grand ses ailes à Charlottetown (Île-du-Prince-Édouard) et, du même coup, permettait à Daudelin de prendre un envol qui allait le conduire à créer des œuvres à l’échelle de la rue et de la cité.
Plus qu’un désir de grandeur, le sculpteur souhaite depuis toujours toucher le plus de monde possible et, pour ce faire, aller à la rencontre des gens. Quoi de mieux dans ce cas que des œuvres de grandes dimensions qui se voient de loin et qui habitent la place publique !
Mais tous les projets ne parviennent pas à maturité. Combien resteront petits faute de moyens ! Mais peu importe, Daudelin, lui, continuera de les voir grands. C’est le cas, notamment, de Couteaux dans le ciel, que le sculpteur imaginait enjambant une autoroute.
Plusieurs observateurs ont remarqué cette propension de l’artiste à réaliser des sculptures virtuellement monumentales.
Nous ne retiendrons ici que les commentaires de Gilles Hénault et de Gilles Toupin.
Car tes sculptures sont des œuvres de plein air, sous leur double aspect formes et proportion, ce qui fait que la plupart de tes maquettes sont déjà des monuments. Une photo qui ne permet pas de la situer à l’échelle humaine rend cela très évident.*
Si ce n’est des multiples de 1970 dont nous reparlerons plus loin, on peut dire que toutes les œuvres que créera Daudelin à partir de ce jour, petites ou gigantesques, auront des visées monumentales. Elles seront des maquettes ou des œuvres à l’échelle monumentale.**
Nous présentons ici quelques exemples d’œuvres réalisées en deux formats : petites et grandes sculptures
|
|
Cube à espace ambigu, 1970 |
Allegrocube, 1973 |
|
|
Anoudeu, 1989 |
Anoudeu, 1988 |
|
|
Gong, 1988 |
Cailloudo, 1990 |
|
|
Émérillon, 1986 |
Émérillon, 1986 |
|
|
Femme accroupie, 1947 |
Femme accroupie, 2000-2003 |
|
|
La cavalière, 1963 |
La cavalière, 1963 |
|
|
Trophée, 1972 |
Monument Lamarre, 1973 |
|
|
Repos, 1988, |
Repos, 1989 |
|
|
Viking, 1965 |
Viking, 1978 |
|
|
1 + 1 = 1, 1988-1989 |
1 + 1 = 1, 1988 |
|
|
Trophée Jutra, 1999 |
Hommage à Claude Jutra, 1997 |
* « Lettre à Charles Daudelin, » Gilles Hénault, catalogue de la rétrospective Charles Daudelin,
Musée d’art contemporain de Montréal, 1974.
** « Le mauvais élève ou le dernier des vrais, » Gilles Toupin, La Presse, 30 mars 1974.
|